Gaston et Mischa n'ont vraiment rien de l'homme rose et de la féministe... Elle se plie à chacune de ses demandes de léchouilles et lui, sans se soucier de savoir si elle aimerait recevoir la réciproque, déguerpit dès qu'il a eu sa ration.

Sans doute chacun a-t-il accepté son sort car il est rare qu'ils se bataillent.

L'épaisseur de son manteau ne change rien à l'affaire, Mischa comme tous les chats adore se chauffer sous la lumière de la lampe... une chaleur qu'hiver comme été ne leur fait jamais défaut.

Quand elle veut etre tranquille, Mischa s'évade dans un de ses repaires bien camouflés dans l'appartement... Quand elle recherche la compagnie, elle sait bien que l'endroit stratégique est le comptoir. À peu près comme le milieu du bar dans un bistrot. La solitude est impensable.

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«La solitude vivifie... l'isolement tue.» (Joseph Roux)

Ne parlez pas de condition féminine à Mischa, elle est très satisfaite de la sienne et n'est absolument pas tentée de revendiquer quoi que ce soit en ce moment. Tenez, elle a meme en prime à son déjeuner ce matin, des croquettes-gateries qu'a laissées Kali.
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«Il faut améliorer la condition féminine. Les cuisines sont trop petites, les lavabos sont trop bas. Et la queue des casseroles est mal isolée...» (Wolinski)

Événement à souligner d'une pierre blanche. J'ai trouvé les chats qui dormaient ensemble. Il est bien possible, après tout, qu'ils aient échangé l'un et l'autre des léchouilles avant de s'endormir...
- Maman, fait Gaston. Tu délires. «Un retiens-toi vaut mieux que deux tu-l'auras-jamais»
- Laisse-moi mes illusions, matou. T'es pas heureux de dormir tranquillement avec les deux filles. ?
- Pendant que tu jacasses, des minutes précieuses de mon sommeil s'envolent.
- Il a raison, maman, fait Mischa. Laisse-le dormir, pendant qu'il dort il ne nous boxe pas la figure.

Kali ne démord pas. Elle aime sa chaise et pas question de l'abandonner à Mischa qui s'entete à l'enguirlander.
- Tu perds ton temps, face de renard. J'y suis, j'y reste.
- T'es qu'une égoiste et une entetée. Et tu ne connais rien à la nature féline...
- La nature féline ? Pfffft... Sers-moi pas ta leçon de physique, je vais te parler biologie. Regarde un peu l'épaisseur de ta robe comparée à la mienne.
- Ben... je....
- Et tu peux fouetter l'air avec ton plumeau tant que tu veux. J'aime cette chaise et j'y reste.
Tes simagrées m'indiffèrent
Et vlan ! Mischa dut retraiter.

Leurs vies passées ont teinté les intérets de Kali et Mischa.
- Vois-tu ce que je vois, belette ?
- Je ne sais pas ce que tu vois, Mischa, fait Kali. Suis pas dans ta tete !
- Regarde l'écureuil, il va essayer de sauter d'un arbre à l'autre.
- Y a rien là! J'ai vu ça souvent. Regarde plutot le paraplégique dans son fauteuil avec son chien-guide. Il a l'air si doux, c'est le seul toutou qui ne me ferait pas peur.
- Y a rien là, belette! Dans le Vieux-Québec, j'ai vu 100 fois des scènes semblables. Mais pas souvent des écureuils.
- Des fois j'me demande si t'as un coeur, Mischa.

Ces deux-là s'aiment bien, je le sens, mais ils sont incapables de se le démontrer. Je les surprends souvent à s'examiner l'un à l'insu de l'autre.
Ah, pouvoir lire les pensées de nos z'amours... On en devine des pans, mais certains nous échapperont toujours.

Les patounes de Mischa sont officiellement déposées pour la collection de patounes de Maud (Tabouille). Si elles sont deux, ça compte en double ? Et si elles sont grosses et hirsutes, on multiplie encore par 2 ? Voilà donc 8 pattounes, Maud, pour ta collection !