Mon frère a trouvé Bouboule sur le pas de sa porte, par un jour d'hiver de 1995. Elle n'avait que quelques mois et elle miaulait à fendre l'ame. Chez nous, on n'a jamais pu résister à un chat. Jean ne fait pas exception et il l'a fait entrer et lui a donné du lait. Elle a fait le tour de son appartement avant de s'installer sur le divan et de s'endormir. Ce n'était pas une journée très froide et la petite avait surement un papa ou une maman qui la cherchaient. Jean la remit dehors et cessa de s'en préoccuper.
Elle était là le lendemain. Et le surlendemain. Et toujours Jean la nourrissait (il avait couru se procurer une conserve pour chats au cas de besoin), la laissait dormir un peu et la rendait à la rue.
Le troisième jour, avant de refermer la porte sur elle, il se retourna et elle lui fit soudain pitié . Il se dit que le destin avait choisi pour lui : la petite chatte et lui feraient un bout de chemin ensemble.
Bouboule est possessive. Elle a son territoire bien à elle à l'intérieur de l'appartement de mon frère. On ne doit pas 'emprunter' sa chambre et espérer s'en faire une amie. Un autre de mes frères, en visite chez Jean, l'a appris à ses dépens. Elle n'a pas cessé de feuler dans sa direction tout le temps de son séjour.
Sa conduite avec Jean est touchante, elle le suit à la trace. Il est écrivain et travaille sur son ordi plusieurs heures par jour. Bouboule s'installe sur l'imprimante et lui tient compagnie.
Bouboule n'a pas perdu le goût de la télé. Chez elle, la téléphagie est devenue presque maladie, au point que mon frère se fait harceler quand l'appareil est éteint.
«Tit-Gus ! J'ai pas ta chance, moi. Y a qu'à la télé que je peux taquiner les oiseaux en cage. »
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Bouboule n'a pas perdu le goût de la télé. Chez elle, la téléphagie est devenue presque maladie, au point que mon frère se fait harceler quand l'appareil est éteint.
«Tit-Gus ! J'ai pas ta chance, moi. Y a qu'à la télé que je peux taquiner les oiseaux en cage. »
(photo prise par mon frère Jean)