Kali est en quete d'un amoureux... Celui auquel elle fait les yeux doux aujourd'hui s'appelle Julot. Avec Gaston et maman il y a eu les présentations d'usage. Julot avait les yeux exorbités quand il aperçut le matou: "Il est plus gros que moi", murmura-t-il à Kali. On apprit plus tard que Julot était lanceur de couteaux dans un cirque.
Gaston souffla discrètement à maman: "Ça doit etre dans un petit cirque, avec des petits couteaux... Et c'est bizarre, j'comprends rien de ce qu'il raconte."
Maman rétorqua: "Bien sûr que non, il parle la langue de bois..."
Kali passe beaucoup de temps à la fenetre ces temps-ci...
" Vous vous demandez ce que je surveille comme ça ? Rappelez-vous quand vous étiez adolescente et que vous reviez du petit voisin d'en face, ou si vous étiez plus audacieuse, du matou de la basse ville, d'une classe sociale en dessous, qui ferait froncer les sourcils de votre maman... Eh bien j'en suis là, les amies. Je suis amoureuse de l'idée d'etre amoureuse..."
Mes chats ont toujours eu peur des gens avec coffre à outils (réparateur de lave-vaisselle ou de lave-linge...) c'est la fuite vers le dessous du lit à tous les coups. Kali, elle, est curieuse. Elle n'approche pas immédiatement mais dès qu'elle flaire que le type n'est pas allergique aux chats, elle s'avance en jouant les timides.
"Qu'est-ce qu'il vient faire celui-là ? Est-ce qu'il aime les chats ? Et si maman lui disait que je suis un retriever... Oh... le gros tourne-vis... il est peut-etre là pour me dévisser les oreilles..."
Kali aime bien sa photo mais...
"Il manque quelque chose à cette photo... Il me semble que s'il y avait à mon coté un beau grand gris... un chat aimable, intelligent, sensible, curieux d'esprit, protecteur, généreux, à l'esprit ouvert... Ouais, j'en connais pas qui réponde à cette définition autour de moi. "
Kali n'est pas allée sur le balcon aujourd'hui. Elle avait froid. Le gros chat a déjà son pelage d'hiver, lui. La petite a les poils très ras et maman a remarqué qu'elle n'a presque pas mué depuis son arrivée fin juin. Il est question de lui acheter un pull.
- Pas question, fait Kali. C'est démodé, les pulls. Les clientes des grands couturiers font porter des cuirs et des fourrures à leurs animaux.
- Des perruques, en quelque sorte, fait Gaston. Fais mieux qu'elles, belette, fais-toi donc greffer des poils.
Kali passe quelques minutes à tous les jours sous la lampe halogène. C'est à se demander si quelqu'un ne devrait pas alerter la SPA, mais bon...
- Belette, proteste Gaston, tu ne bronzes pas, tu jaunis, bon sang ! T'es-tu regardée dans le miroir ?
- Euh... non...
- Fais-le, Kali. Et dis-moi si t'as déjà vu sur le site des PA un seul chat de couleur caca d'oie ?
La boite de papier de soie - dans laquelle les chats font la pluie et le beau temps - est dans un état lamentable. Maman est sur le point de perdre patience et les chats le savent.
- Qu'est-ce qu'on fait avec ce papier, les chats ?
- Mais rien du tout, maman ! Tu devrais savoir que plus il est chiffoné plus on a du plaisir à le fourrager.
Vu d'ici, y a pas grand'chose d'intéressant en bas... Pas d'quoi écrire à sa mère, comme on dit. Au fait qu'est-elle devenue ma mère biologique? Peu importe, je comprends mon cousin BillyBou de n'avoir pas raffolé de sa promenade. La prochaine fois que je ferai une croisière, je l'invit...
- Kali, dis maman par la porte entrebaillée, c'est l'heure de diner... Entre si tu veux pas que Gaston vide l'écuelle.
Kali parle aux amis :
"Je vous entends d'ici, les amis, vous vous dites 'cette fois elle lui a fait des yeux qui sont pas mal, la pauvre petite. Gassami commence enfin à approvi...apprivo... commence à savoir prendre des photos...'
Tout ce qui m'importe à moi, les amis, c'est que maman va me faire 'un shampooing sec'. Elle l'a promis !"
On était au milieu de la nuit et Kali n'était pas venue dans la chambre. Maman la trouva dans le living.
- Qu'est-ce que tu fais, Kalinou. Tu peux pas dormir?
- J'ai pas essayé, soupira la petite chatte.
- Allez, tu te couches en rond et c'est fait.
- Je ne veux pas dormir, maman. Dans mes cauchemars y a des fauteuils qui avalent les gens, des ours qui mangent les chats...
- Allez, viens t'étendre tout près de moi dans le grand lit. Je vais te faire des calins, te chanter une berceuse et les cauchemars ne viendront pas.
- Vas-tu aussi chasser le cauchemar gris qui dort au pied du lit ?
Il arrive à Gaston d'avoir des sautes d'humeur quand vient le temps de se mettre au lit. Dans ces moments-là, il érige quelque chose comme le mur de Berlin autour du grand lit. Croyez-moi, il a des yeux tout le tour de sa tete de nounours, Gaston. Je le soupçonne d'avoir surveillé la frontière à Checkpoint Charlie dans une vie antérieure, celui-là.
Toujours est-il que tout ce qu'il me reste c'est un lit de camp dans la salle de bain.
Kali et maman bavardent.
- C'est ton frère, maman, qui nous a rendu visite ce matin ?
- C'est mon frère, en effet.
- Il a été gentil avec moi.
- Il adore les chats, Kali. Au fait, c'est le papa de Bouboule qui est dans notre album chez PA
- Ah...
- Y a quelque chose qui va pas?
- Les photos de Bouboule sont les plus belles de ton album. Elle est belle, c'est une star.
- C'est la star de son papa. Et toi t'es ma star, Kali. Y a pas d'autre minette comme toi, tu es unique et tu es une star. Et comme on est tous uniques, on est tous des stars.
- Yé!...
Quand ma maman m'a trouvée ainsi sur la petite commode, elle a éclaté de rires. Sais pas pourquoi. Elle m'a dit que je ressemblais à une exater... euh... quelqu'un qui vient de l'espace.
Mais non, les amis, Y a pas d'antenne sur ma tête. Et la 2e queue, c'est un périsfirique un fil pour l'ordi, quoi.
Cependant, un jour je vous raconterai ce qui m'est arrivé dans ma 3e vie, quand j'étais estra.... machin...
Désolée si je vous tourne le dos, mais maman s'est acheté un nouvel appareil photo et j'ai été élue volontaire à l'unimanité. L'unimanité, cela veut dire que Gaston et moi, on a pas voté.
J'ai protesté. et maman m'a suggéré de signifier officiellement ma protestation en ne posant qu'à moitié, soit le dos tourné.
Qu'est-ce qu'elle est en train de faire à cette pauvre truite ?! Comme si c'était pas assez de l'avoir guillotiminée, de lui avoir coupé la queue et les nageoires, de l'avoir écibérédée...euh de l'avoir vidée, elle la fait maintenant bronzer à la poele, au beurre et à l'huile.
Je l'ai entendu dire à mamie qu'elle aimait la truite... Qu'est-ce que ça veut dire 'aimer' ?!
J'ai dit à Gaston que je ne partirais plus, je fais une correction: je ne partirai plus sans mon p'tit ballon rose.
Ce qu'il m'a manqué, mon ballon, les amis...
Il ne me quitte jamais, vous voyez. Ici je suis dans la s.d.b. où j'ai suivi maman.
Incidemment, maman va me faire tricoter un pull pour l'hiver. Et il va avoir une poche pour y glisser mon p'tit ballon...
La prochaine fois que j'irai chez PA, je mettrai mon pull.
Bisous à tous les amis qui sont contents de mon retour. Pour les autres... eh bien, bisous aussi
Le voyage raconté...
- Sur le Queen Mary II, j'aurais pu avoir un emploi comme mazoora... mazaroo...
- Aromathérapeute ? fait Gaston
- Ben NON! Les animaux qui sont infirmiers !
- Ah... Qu'est-ce qui t'en empechait ?
- Y a un malin qui m'a fait courir un p'tit ballon et quand je me suis vue tentée de le rattraper jusque dans l'Atlantique, j'ai reculé. Revenir à Québec à la nage, un p'tit ballon entre les dents ça faisait pas sérieux.
Kali raconte à Gaston sa visite chez PA . Comme d’habitude, elle en étale épais sur la tartine
- J’ai été reçue comme une reine. Tous les amis étaient là, chacun était sur un pupitre devant un ordi. Comme nous sur le bureau de maman.
Les yeux du gros chat s’écarquillèrent :
- On leur faisait des shampooings secs ?
- Mais non, ils étaient là… c’est tout. Et quand ils m’ont vue, ç’a été la fête ! Djinny était là, ce qu'elle est belle...’
- Pourquoi t'es pas restée si t'étais si bien ?
Tout bien réfléchi, l'ourson préféra ne pas savoir. Il mit sa patte sur ses yeux et s'endormit.
Kali voulait parler à maman en privé. Elles se sont installées dans le vestibule.
"Gaston m'a expliqué, maman, pour le bac à litière. Maintenant je sais qu'un chat doit recouvrir ce qu'il y laisse. Il faut que je t'explique, maman. Dans ma vie précédente, j'étais une des chattes de la reine Cléopatre. Nous avions des tas de servantes et une d'elles était entièrement à mon service. Alors, tu sais, le bac à litière...", ajouta Kali en faisant un geste significatif de la patte.
Maman ne voulut pas souper ce soir, la nouvelle lui avait scié les jambes... et l'appétit.
Je le sais, vous pensez que j'essaie encore une fois de me faire bronzer, mais vous avez tort. J'attends Gaston. Il devait me donner des cours, mais il est "en journée d'étude". Je ne sais pas ce que ça veut dire. Mais si je dois me fier à ce que j'entends à la télé, ce genre de réunion "pourrait mettre en péril mon année scolaire"... En fait, Gaston pourrait décider de ne plus m'enseigner 'les choses de la vie d'un chat' : ronronner, miauler, etc...
Gaston disait la vérité. Kali est différente de tous les chats que j'ai connus. Elle ne sait pas miauler, elle ne ronronne pour ainsi dire pas (un ronron presque inaudible lorsqu'elle piétine), et elle ne recouvre pas souvent ce qu'elle laisse dans le bac à litière.
Elle semblait détester les calins à son arrivée en juillet. À présent, elle ne fuit plus quand on lui en fait.
Gaston et moi lui enseignons 'les choses de la vie d'un chat'. Personnellement, j'adore. Et elle manquerait à Gaston si elle n'était pas là, j'en suis sure.
Kali joue les émancipées, mais la vérité c'est qu'elle est toujours collée à maman, comme l'est à son maitre le meilleur ami de l'homme . La voici prise en flagrant délit d'imitation canine : derrière la chaise de bureau de maman. La maman en question est toute heureuse de cette marque d'attachement de la petite dernière. Après tout, ça ne fait pas encore deux mois qu'elle est là...
Gaston a une vue moins romantique de la question : "Elle attend que tu sortes le ballon rose et que tu la fasse courir..."
Quand Kali vient sur le bureau de maman, c'est pour parler des choses de la vie...
- Maman, est-ce qu'on est riches ?
- Riches?! Pas vraiment, ma souris. Mais on a le nécessaire et on peut se payer quelques douceurs... Pourquoi cette question, Kali ?
- Eh bien, je me disais que puisque c'est toi qui prend soin de moi et de Gaston et qui fait le ménage et la cuisine, il faudrait bien dans cette maison que quelqu'un travaille, non ?
Les discussions sur les choses de la vie, encore...
- Maman, t'es-tu déjà baladée dans une limousine ?
- Non, ça jamais. J'ai jamais eu de grosses voitures non plus, Kali.
- J'ai eu une idée formidable, maman. Tu vas enfin te promener en limousine.
- Kali, cesse une bonne fois de rever à des chimères.
- C'est sérieux, maman. Je vais faire de la publicité à la télé. Parait que c'est très payant et qu'on vient nous chercher en limousine. J'suis assez jolie, hen ?
-
Ah... les amis, si vous saviez... Les événementations se bousculent... Julot aimerait qu'on habite ensemble. Évidemment, avec Gaston qui le déteste, il est hors de question d'habiter ici. Aussi, on va sans doute louer un appart pas très loin d'ici. Je vais devoir me trouver un emploi car il n'est pas question que Julot me fasse vivre avec son salaire de lanceur de couteaux. Je songe à devenir réparatrice d'imprimante. Sur la photo, vous me voyez à l'entrainement. Maman m'a preté son imprimante pour la durée du cours.